Morgan Brigit Drake

« Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir. ». De sa bouche, on entend souvent cette excuse. A jamais, elle goutera au poignard planté dans le dos de l’innocent ou du naïf, à jamais le froid éternel d’une couche (et d’une bourse) désertée au petit matin. Morgan répugne à s’éterniser. Elle est éprise des tempêtes de l’aube, aime déguster les abordages sanglants au petit déjeuner, les interrogatoires musclés au déjeuner, une escapade romanesque dans des grottes infestés en guise de dessert et n’ai jamais contre de la piquette aux crottes de rats pour brûler son ennui dans les bouges mal famés des ports. La jeune femme honnie la routine autant que le scorbut et nombreux sont les cadavres pourrissants qui jonchent sa route. Dans le fond, ce n’est pas un mauvais bougre, elle n’a juste qu’une idée très relative de ce qu’est la justice. Après tout, tout le monde est le pirate de quelqu’un et l’argent est bien mieux au creux de ses poches. Les dommages collatéraux, peut lui en chaut.

D’apparence un peu futile, il s’avère que siège au fond d’un esprit quelque peu tête carbonisée, un sens du calcul très avancé. Ses actions qui semblent n’être mues que par le plaisir et le moment présent tendent vers un but que personne n’a su expliquer jusqu’à maintenant. Certains marins racontent qu’elle est mandatée par le gouvernement des Anderfels et qu’elle opère en free-lance pour le compte du roi en place (roi qui d’après les rumeurs seraient d’une faiblesse sans nom et qui se ferai spolier le pouvoir par la Garde de Ombres). Ceux qui se sont risqués à cette question on soit fini empoisonné quelques heures plus tard, soit eu en réponse un sourire et une phrase laconique, lancée au dessus d’un verre emplie d’un liquide huileux transparent, indiquant que tout le monde avait besoin de personnes capables de se salir les mains. Et se salir les mains, Morgan n’hésite pas. Elle est courageuse, à n’en point douter et n’envoie jamais ses hommes au casse pipe sans qu’elle-même ne se retrouve exposée. On ne s’amuse pas avec les hommes qui tiennent la barre et qui peuvent vous sauver des dents d’un croquelin sauvages ou d’une cervoise un peu dosée. C’est sûrement pour cela que son équipage ne lui a pas encore faussé compagnie comme cela a pu arriver à de nombreux capitaine malchanceux ou bien peu regardant.

La fougue emportant sur la morale, Morgan a quelques problèmes avec la Chantrie qu’elle trouve un peu trop « envahissante ». Elle s’est quelque fois écharpée avec des templiers et décrète depuis ce temps là que l’uniforme ne lui sied pas au teint. On compte d’ailleurs quelques mages apostats qui lui doivent la vie sauve et qui comptent parmi ses fidèles admirateurs.

Toutefois placer la liberté au dessus de tout principe à un prix qui a sans nul doute terni un peu sa fraicheur et la rend périodiquement cynique.

Certains matelots se sont risqués à trouver leur capitaine à leur goût. On les a retrouvés pendu par les parties sensibles à la grand voile le lendemain matin. Ainsi, on apprit à taire ses pulsions sur le bâtiment et l’on plaisante pendant les permissions quand un jeune étourdi approche de trop près leur charismatique chef de file. Pour sûr, l’œil en a pour son argent. Une chevelure ébène taillé court pour plus de pratique, tirée de force par fois en une minuscule queue de cheval, encadre un visage régulier quoique commençant à être marqué par quelques cicatrices charmantes qui lui barre un sourcil sardonique. Sa peau de neige, digne du peuple des Anders s’est brunie avec le soleil marin et est tannée par les embruns et le sel, ce qui fait ressortir ses yeux couleurs des mers de Nivain.

Athlétique comme se doit l’être une habituée de la haute mer, sa silhouette est plutôt élancée bien qu’elle ne dépasse pas le mètre soixante. Elle porte la plupart du temps un turban rouge sur lequel elle a enfoncé un tricorne couleur de nuit, ainsi qu’une redingote de la même couleur passée sur une chemise blanche, elle même passée sur une armure en cuir souple ornée de rune, le tout complété par un pantalon long et une paire de botte. Elle possède une large ceinture pour maintenir les différents poignards et ne lésine pas sur la qualité des lames qu’elle porte dans le dos.

Elle ne possède qu’une boucle d’oreille, en or, qui indique qu’elle a passé le cap qui sépare l’Océan d’Amaranthine à celui de Boeric et un tatouage rouge sur le nez, qui témoigne d’une échauffourée avec un mage du sang dans ses jeunes années.

Biographie :

Morgan Brigit Drake est née au nord de Thédas, dans le froid royaume des Anderfels. La vie ne fut pas une plaisanterie et depuis sa tendre enfance, on lui enseigna avec une froide détermination ce qu’était une engeance et comment s’en débarrasser avec le maximum d’efficacité (notamment avec l'aide d'une fourche et d'une épée rouillée). Fille de pécheur, elle n’avait alors à sa disposition qu’un couteau à huître et une misérable tunique qui partait en lambeau mais peu importait aux gardes des ombres qui voyait en tout morceau de barbaque une potentielle recrue. Elle apprit donc à se battre avec les autres gamins des bas fonds pendant que ses frères partaient pécher la sardine dans l’océan glacé qui balayait les marins comme de vulgaires fétus du paille. Morgan, elle, n’aspirait pas à une vie calme bercée par le retour des hommes et les services de la chantrie. Elle voulait voir le monde, or personne ne prenait de femmes sur les bateaux parce que ça portait la poisse. Frustrée, la petite fille regardait d’un œil jaloux partir petit à petit ses camarades de jeux et atteignit l’âge de quatorze ans. Cette année là, une terrible tempête rasa la flotte de Tallo et ses frères ne revinrent pas la serrer dans leur bras puissants. N’ayant pour toute famille qu’une mère vieillissante, un père absent (ou plutôt s’étant tiré avec l’une des prostituées d’un bordel inconnu en Antiva), et un chat dépressif - sociopathe nommé Monsieur Cornichon, elle partit chercher fortune dans la capitale où elle subsista grâce à de multiple rapts et des besognes fort peu glorieuses. C’est peut être là qu’elle finit par se faire un nom et qu’une compagnie de mercenaire l’embaucha pour ses talents de cambrioles. Quelques années plus tard, Morgan quitta ensuite la capitale avec une poignée de souverains en poche et s’engagea sur Le Lion, un navire boucanier où elle dut se faire passer pour un homme afin d’embarquer. Elle commença comme mousse et trois ans plus tard, passée lieutenant de vaisseau et ayant réunit assez de fonds (ou plutôt détournés et volés à ses futur ex associés), elle achetât La Catin Beuglante, une vieille caravelle pleine de trou aux voiles mités mais qui la lança dans les affaires. Avec l’aide gracieuse de Monsieur Cornichon (bombardé mascotte du bord) et de son tricorne, elle retourna l’équipage contre l’ancien capitaine qui était, il était vrai, une sacrée graine de scorbut. Depuis lors, elle ratisse mer et océan à la recherche de gloire, de filles et d’on ne sait quoi, vendant ses services mais ne se prostituant pas aux plus offrants et trainant ses bottes et Monsieur Cornichon (à la longévité extrêmement intrigante) dans tous les coins de Thedas.

Traits distinctifs : Une cicatrice qui lui barre le sourcil droit et une marque rouge sang sur le nez.

« Équipements & combat. »

Équipement : Une épée courte du nom sulfureux d'éventreur de corsage, elle est sertie d’une rune glaciale, une dague nommée « La rose en fleur » du nom d’un célèbre bordel des marches libres et une armure légère de cuir orné de rune.

Spécialité : Bretteur et corsaire des Anderfels